Revue Envol

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La transition secondaire-collégial

en mathématique

Auteurs:

Nathalie Cormier,conseillère pédagogique, CSS Des Sommets (CSSDS)

nathalie.cormier@cssds.gouv.qc.ca

Caroline Fortier, enseignante, CSS des Hauts-Cantons (CSSHC)

caroline.fortier@csshc.gouv.qc.ca

Chantal Gauvreau, enseignante, Cégep de Sherbrooke

chantal.gauvreau@cegepsherbrooke.qc.ca

Chaque année, des milliers d’élèves québécois franchissent une étape charnière dans leur parcours scolaire : le passage du secondaire au cégep. Ce moment de transition, bien que porteur de nouvelles possibilités, s’accompagne aussi de défis importants, notamment en mathématique, où les attentes et les approches pédagogiques peuvent varier considérablement d’un ordre d’enseignement à l’autre.

Dans ce contexte, il devient essentiel de créer des ponts entre les personnes enseignantes du secondaire et celles du collégial afin de mieux comprendre les réalités respectives, d’harmoniser les pratiques et de soutenir les élèves dans leur cheminement. C’est dans cette optique qu’une collaboration régionale a été mise en place en Estrie, réunissant personnes conseillères pédagogiques (CP) et personnes enseignantes des deux ordres autour d’un objectif commun : faciliter la transition scolaire en mathématique.

Cet article présentera les apprentissages issus de cette démarche collaborative, quelques constats partagés sur les différences entre les ordres d’enseignement, ainsi que des réflexions soulevées quant aux leviers à activer pour mieux les préparer à la réalité collégiale. C’est donc en janvier 2020 que s’est amorcée une discussion entre CP du secondaire et du cégep ainsi que d’une enseignante du collégial libérée d’une partie de sa tâche pour ce projet, madame Julie Tremblay. À la suite de nombreuses discussions et après avoir sondé des personnes enseignantes, nous avons précisé notre objectif de travail afin d’analyser les fragilités liées au cours de Calcul différentiel. Après avoir travaillé sur une progression des apprentissages (PDA) entre le secondaire et le collégial, une personne enseignante de chaque centre de services (CSS) et des personnes enseignantes du cégep se sont jointes à l’équipe de travail. L’objectif n’était pas que les personnes enseignantes du collégial dirigent vers des façons de faire celles du secondaire, mais bien de comprendre la réalité de chaque ordre, selon leurs encadrements respectifs. Au terme de tous ces échanges enrichissants, une grande rencontre régionale a été organisée afin de partager quelques-uns des constats à la suite d’un sondage à l’attention des personnes enseignantes des deux ordres. Par exemple, nous avons constaté que plusieurs personnes enseignantes connaissent moyennement le contenu des cours de mathématiques dans l’autre ordre d’enseignement, et ce, particulièrement sur la manière ou la façon dont les contenus sont abordés et sur le contexte dans lequel ils sont présentés (exigence auprès des élèves, complexité des problèmes, etc.).

Voici un extrait du tableau comparatif entre le Cégep de Sherbrooke et les trois CSS participants :

Lors de nos discussions, le collégial a constaté qu’il y avait une certaine rigidité dans le programme du secondaire, cela étant dû au fait que les programmes et la PDA qui en découle sont fixés par le MEQ. Par exemple, certaines notions, principalement vues en 3e et en 4e secondaires, étaient très utilisées au Cégep et ne faisaient pas partie spécifiquement du programme de 5e secondaire. En créant la PDA vers le collégial, cela a permis de sélectionner des connaissances du secondaire qui sont réutilisées dans le cours Calcul différentiel et d’ajouter des précisions quant à certains thèmes qui sont spécifiques au collégial.

Extrait de la PDA modifiée

Enfin, des discussions sur des notions plus spécifiques, comme les fonctions, les graphiques et les manipulations algébriques, nous ont permis d’adapter certaines pratiques. Certaines personnes enseignantes ont décidé de revoir les notations utilisées, d’ajuster leur utilisation de vocabulaire spécifique (entre autres quant aux asymptotes) ou d’accorder davantage d’importance aux connaissances préalables. De manière générale, toutes et tous s’entendaient pour dire que les manipulations algébriques et l’utilisation des lois des exposants étaient une fragilité commune aux deux ordres. Afin de diminuer celles-ci, mesdames Caroline Fortier et Catherine Huppé, enseignantes au secondaire, ont même créé des défis mathématiques liés aux fragilités afin de favoriser le passage vers le cégep.

En conclusion, le travail de collaboration n’est pas terminé, car d’autres initiatives sont dans la mire pour la poursuite des chantiers. Les résultats des élèves se sont-ils améliorés? Cela est difficile à dire… Cependant, des pratiques ont évolué et toutes et tous souhaitent une meilleure réussite des élèves. En vue de l’année 2025-2026, d’autres personnes enseignantes se sont jointes à l’équipe, ce qui a soulevé d’autres préoccupations, lesquelles suggèrent des pistes de travail intéressantes. Les étudiants ont-ils le même profil qu’avant? Comment travaillent-ils et apprennent-ils au-delà des maths? Des discussions fort enrichissantes sont à poursuivre…

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